«La difficulté la plus redoutable est d'être confronté à un interlocuteur qui ne conçoit même pas l'existence d'un débat, et dans le regard de qui on lit une incapacité radicale à penser l'alternative, l'autre chemin, l'autre hypothèse, comme si quelques synapses obstruées coupaient le courant de la pensée.
«C'est en réalité d'abord contre cette maladie de la pensée, cette conviction préalable d'impuissance, que j'écris. Qu'il s'agisse de la démocratie, du capitalisme, de la pédophilie, du terrorisme, de la politique économique, je ne crois pas que les choses sont ce qu'elles sont, mais ce que l'on en fait. Penser la politique et l'économie à gauche, c'est avant tout considérer qu'il y a toujours une alternative, que les lois du monde sont écrites par les femmes et les hommes, que les prétendues lois naturelles sont l'anesthésiant manipulé par les nantis pour disqualifier les contestations, décourager les résistances, désespérer les révoltes, étouffer la pensée et soumettre le monde à la seule loi de leurs intérêts...»