Entre le Xe et le XIIIe siècle, l’Église a inscrit dans l’espace de l’Occident médiéval de nouveaux rapports de domination qui ne devaient pas grand-chose aux héritages de l’Antiquité tardive.
C’est tout l’enjeu de cet ouvrage profondément novateur de montrer que, loin de la vision transmise par les historiens du XIXe siècle, le pouvoir des évêques fut dans les siècles centraux du Moyen Âge le creuset d’une nouvelle souveraineté. Fondée sur un rapport territorialisé au peuple des fidèles à travers l’exercice d’une juridiction et d’une fiscalité spécifiques, elle allait inspirer les formes du gouvernement des États princiers ou monarchiques.
Florian Mazel est professeur à l’université de Rennes-2 et membre de l’Institut universitaire de France. Ses recherches sur l’aristocratie et l’Église en Provence l’ont imposé comme l’un des meilleurs historiens médiévistes français spécialistes de la société féodale. Il a publié en 2010 une magistrale synthèse Féodalités, 888-1180 (volume de « L’Histoire de France » dirigée par Joël Cornette aux éditions Belin).