Des formes luxuriantes des Vénus de Titien aux mannequins exsangues du XXIe siècle, de la valorisation des chairs à l’apologie de la maigreur, Georges Vigarello retrace la genèse de l’obsession contemporaine du corps mince et sain, libéré de la pesanteur du gras et met au jour l’ancienneté de la préoccupation féminine de la minceur – sous de multiples formes au cours des âges.
Des gros en majesté, des gloutons méprisés jusqu’à la stigmatisation récente de l’obésité, la perception du gras n’a cessé d’évoluer : à l’origine symbole d’opulence, de puissance et de prestige, l’embonpoint est ensuite perçu comme un signe de relâchement autant physique que moral, et la société condamne aujourd’hui ce qui apparaît comme un échec inacceptable de la volonté. Le corps humain abrite et reflète les tensions sociales qui opposent pauvres et nantis, puissants et dominés, hommes et femmes… et tend à la société un miroir où forme(s) et poids se révèlent des repères essentiels de la civilisation occidentale.
À travers l’autopsie des corps adipeux, l’inventaire des techniques médicales d’amaigrissement, l’apparition progressive de la balance et des régimes, cette histoire inédite met en lumière la dictature de l’apparence, qui ne semble pas devoir un jour cesser.
Georges Vigarello
Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, Georges Vigarello a notamment publié, au Seuil, l’Histoire de la beauté (2005) qui a connu un immense succès. Il est également co-directeur de l’Histoire du corps en trois volumes (Seuil, 2005-2006).
« Il est intéressant d'entrevoir l'évolution du corps et sa représentation sociétale au cours du temps. Au Moyen Âge, le gras distinguait l'aristocratie, la noblesse de robe de la plèbe. Le gras était s... » Lire plus
« Parce que le gras semble doté d'une vie à part, qui lui permettrait de se mouvoir, de croître ou de dépérir au gré des apports lipidiques de chacun, cet essai de George Vigarello porte bien son titre.... » Lire plus