Quatre interventions composent ce volume : dans les deux premières, consacrées à la crise de la démocratie occidentale et au mensonge en politique, Hannah Arendt, en intellectuelle responsable, participe directement au débat public et met à l’épreuve ses propres analyses. Les deux suivantes dressent un bilan de l’ensemble de son travail et apportent nombre de précisions sur les principaux concepts qu’elle a déployés.
La vie politique et la pensée de l’événement sont devenues quelque chose de périlleux, souligne Hannah Arendt : nous devons juger et décider en situation sans pouvoir nous fonder sur une norme éternelle a priori, tout en résistant au chant des sirènes du relativisme. Cherchant à établir un diagnostic du présent, Arendt s’efforce de « penser sans garde-fou » et sans critère ultime jusqu’à la racine de notre modernité. Bref, » s’« il n’y a de liberté que dans l’espace intermédiaire de la politique », « il se pourrait fort bien que la tâche de la politique consiste à édifier un monde ».
Textes édités par Dominique Séglard
Traduits par Mira Köller et Dominique Séglard