Alors qu'elle était encore petite fille, Hélène croisait dans l'escalier de sa grand-mère un homme beau et séduisant, Serge Denis-Casèle. Aujourd'hui historienne, ayant hérité de l'appartement et du voisinage, elle engage avec cet homme une relation singulière.
Elle travaille sur l'époque de Vichy. Il l'a vécue dans les malheurs de l'Occupation et les bonheurs d'un amour d'enfance. Amour resté en suspens, celle qui n'a pas de nom ayant disparu à la fin de la guerre.
C'est à partir de cette histoire dont sans fin l'Histoire empêche qu'elle se termine, que se noueront pour l'un le désir de la dire, et pour l'autre de l'écrire. Mais qu'en est-il de ces fils que la mémoire propose, et dont le présent dispose à son gré? Témoignages, récits, souvenirs, ils maillent le temps. Mais lequel?
«Pendant de longues années, il n'avait pas été conscient de laisser sans emploi, vacante, la place qu'elle avait occupée. À vingt ans, à vingt-cinq ans, il eut l'illusion d'aimer les femmes, mais ce fut en passant et, peut-on dire, comme un passant, un voyageur sans bagages. Beaucoup plus tard, il aurait appris qu'il n'avait pas le pouvoir de les aimer et il se serait cru incapable d'aimer. Plus tard il aurait su pourquoi.»