Le présent travail se divise en deux parties : une méthodologie générale et un ensemble d’études de cas. Il a pour objet l’analyse des phénomènes qu’on appelle couramment « sociaux » (classes, usines, mouvements de lutte) ; mais c’est justement une des forces du livre que de tenir à distance le prédicat « social » au profit d’un autre, considéré comme plus fondamental : le prédicat « politique ».
Est ainsi engagé une doctrine originale de la politique : celle-ci ne se caractérise pas par des objets empiriques particuliers (appareil d’État, gouvernement, représentation parlementaire, etc.), mais comme pensée singulière, avec son champ et ses catégories propres. C’est ce que l’auteur appelle la « politique en subjectivité ».
Pour mesurer l’enjeu de cette nouvelle approche de la politique, il convient de rappeler que, depuis les Grecs, toute la pensée politique s’accorde sur un principe : la politique est d’abord un ensemble d’objets (cités, royaumes, États, etc.) ; et que, pour bien des modernes, ces objets se laissent encore typifier en un seul : l’appareil d’État.