Comment de nouvelles maladies infectieuses apparaissent-elles et évoluent-elles ? Pourquoi certains antibiotiques cessent-ils d’être efficaces ? Les changements des modes de vie et les politiques de santé publique affectent-ils l’évolution des agents pathogènes ? Et dans quelle mesure l’espèce humaine est-elle façonnée par ses maladies ?
La médecine évolutionniste permet d’éclairer ces questions. De fait, les micro-organismes offrent l’un des exemples les plus remarquables d’évolution rapide. Le virus du sida, survenu voici environ un siècle, a connu cinq fois plus de générations que l’homme moderne depuis son apparition il y a cent mille ans. La lutte est donc déséquilibrée, d’autant que nous sommes des milliards mais que les microbes sont des milliards de milliards.
Les années 1980 ont sonné le glas de l’optimisme sanitaire avec la pandémie de sida et la généralisation des résistances aux antibiotiques. Depuis, ne cessent d’émerger des maladies infectieuses nouvelles (SRAS, grippe aviaire, ebola…) ou anciennes mais maintenant résistantes (tuberculose). En comprenant leur origine, on peut espérer les maîtriser et imaginer des traitements originaux. Mais la théorie de l’évolution parviendra-t-elle à influencer la pensée médicale ? Ce livre, d’une vive actualité, concerne, par-delà les étudiants et les professionnels de santé, un très large public.
Samuel Alizon, chercheur au CNRS, est spécialiste de l’évolution et de l’écologie des maladies infectieuses. Il développe des modèles mathématiques et statistiques pour mieux comprendre (et prédire) la propagation et la virulence des maladies.