Comment finissent les analyses. Il est paradoxal, et peut-être même un peu ridicule, que ce soit ce que les psychanalystes savent le moins.
Freud doutait qu’une analyse pût vraiment finir ; une théorie en vogue dans les années cinquante voulait qu’à la fin le patient s’identifie à l’analyste ; la question dite de « la fin de l’analyse » restait, dans chaque groupe, une pomme de discorde, un arc de douleurs.
Lacan vint. Une théorie naquit : qu’une psychanalyse a un terme vrai, et que ce moment où se dissipent les impasses du désir (« la passe »), on peut s’assurer qu’il a été atteint.
Belle hypothèse - optimiste sans doute, ou régulatrice. Sitôt créée, la jeune Association Mondiale de Psychanalyse a jugé que rien n’était plus urgent que d’en entreprendre l’examen à nouveaux frais. L’enquête commence. Elle se poursuivra sur une vaste échelle pendant plusieurs années. On en trouvera ici non les résultats, mais les prémisses.
L’AMP, fondée en janvier 1992, réunit quatre Ecoles se réclamant de Jacques Lacan, l’Ecole de la Cause freudienne (Paris-Bruxelles), l’Ecole du Champ freudien de Caracas, l’Ecole européenne de psychanalyse, l’Ecole de l’Orientation lacanienne (Buenos Aires) ; une cinquième Ecole est en formation au Brésil.