Paul Celan et Ilana Shmueli se sont connus dès l’enfance à Czernowitz, en Roumanie. Mais c’est quarante ans après leur première rencontre, à l’occasion de l’unique voyage de l’écrivain en Israël, en septembre 1969, qu’ils nouent ensemble une relation amoureuse, qui se prolonge en une intense correspondance entre Paris et Tel-Aviv. Israël en est le cœur.
Dans ses lettres, Celan exprime son agitation intérieure, sa hantise du mutisme, son impossibilité de continuer à vivre à Paris, mais aussi de partir pour Israël, vers un recommencement. De façon sismographique, il dit la souffrance psychique qui l’amènera à mettre fin à ses jours en avril 1970.
Ce livre testamentaire, qui contient l’ultime lettre personnelle connue de Paul Celan et un grand nombre de ses derniers poèmes, est aussi le journal de combat d’une femme qui veut, avec acharnement, redonner le sentiment de la durée à celui qu’elle aime, depuis toujours, pour l’arracher au cours de ce qui l’entraîne.
De Paul Celan (1920-1970) ont paru dans "La Librairie du xxıe siècle" au Seuil : la Correspondance avec Gisèle Celan-Lestrange (2001), Le Méridien & autres proses (2002) et Renverse du souffle (2003). La traduction de Schneepart paraîtra en 2007.
Préface d’Ilana Shmueli.