Quelle est la différence entre le Bien et le Mal, et pourquoi les choses vont-elles si souvent mal pour le bon, alors que tout semble sourire au méchant ? Voilà la question que pose ce conte délicieux. Marie-couverte-d’or et Marie-la-poisse, héroïnes de cette histoire, sont en réalité des allégories de la nature : Marie-couverte-d’or est la fille du soleil, et le Bien en soi ; Marie-la-poisse est la fille de la lune, et elle est absolument méchante. Sœurs par adoption, elles sont filles de Dame Terre. Dame Holle incarne, elle la Déesse de la Terre et des Cieux, la Grande Mère, avec des traits de bonté et de méchanceté mêlés.
A un second niveau, on peut lire dans toutes ces figures de symboles du Bien et du Mal et de leurs rapports complexes y compris avec le Beau et le Laid.
Avec sa subtilité habituelle et sa connaissance remarquable de l’univers mythique, Eugen Drewermann tire les fils croisés de cette courte histoire et manifeste toute la richesse psychologique, anthropologique, philosophique d’un conte populaire.
Bien connu désormais en France, en raison de ses démêlés avec l’Eglise et de ses nombreux livres traduits, Eugen Drewermann a proposé des lectures psychanalytiques de plusieurs contes : Neige blanche et Rose rouge, La Boule de cristal, Petit-frère et Petite-sœur, La jeune fille sans main ainsi que du Petit Prince de Saint Exupéry.