Devant son père moribond, qu’il n’a pas revu depuis cinquante ans, qu’il n’a jamais cherché à revoir, Biagio fait le bilan d’une vie. Il se souvient. De la brutalité passée ce père haï, Italien Fasciste, qu’il a fui à treize ans, entraînant dans sa fuite son frère Gianni, de leur embarquement clandestin dans le port de Casablanca, à destination de l’Italie, le pays rêvé… Il se souvient… C’était le 10 juin 1940 et, ce jour là, l’Europe entrait en guerre. Alors Biagio va devoir avancer seul dans l’Italie mussolinienne, avancer seul parmi les idéologies et la violence de l’horreur et les ruines, avancer seul et observer la folie des hommes. Seul aussi, il lui faudra puiser en lui-même la force de rester debout.