Dès le début du christianisme, des chrétiens sont troublés par la violence qui s’exprime dans l’Ancien Testament, et en particulier parce que Dieu lui-même a un comportement violent, exprimé de multiples façons. Au second siècle, Marcion imagina une solution radicale : se couper de l’Ancien Testament et de son Dieu violent, pour ne garder que le Dieu de l’amour annoncé par Jésus. Cette tentation est souvent réapparue, et l’Eglise l’a toujours rejetée. Mais le scandale demeure, notamment aujourd’hui dans les milieux et chez les individus préoccupés par la paix dans le monde.
Dans cet ouvrage, Giuseppe Barbaglio reprend le dossier du « Dieu violent » à nouveaux frais. Il montre qu’on ne peut séparer, sur cette question, la Bible hébraïque et la Bible chrétienne, car non seulement la Bible chrétienne inclut les Ecritures juives, mais le même Dieu juge les hommes à la fin des temps. Bible hébraïque et Bible chrétienne sont ainsi sur le même plan. Il faut donc prendre au sérieux l’image d’un Dieu biblique violent. En réalité, dit l’auteur, le Dieu biblique affiche simultanément une double figure - due à la fascination, mais aussi à la terreur qu’il inspire. On peut néanmoins lire dans la Bible les indices d’une évolution tendant à éliminer l’aspect « terrible » de Dieu. Sur ce point, comme sur d’autres, la Bible est à la fois tributaire des stéréotypes et des modèles de son époque culturelle, et créatrice de symboles et d’images nouveaux.
Sur un vieux problème, un livre neuf et suggestif.