Les sociologues et les anthropologues des XIXe et XXe siècles considéraient l’inceste comme une alliance interdite dans la parenté. Aujourd’hui, l’enfance victime cristallise sa représentation : l’inceste est un crime qui renvoie à des formes de domination fondée sur le genre et sur l’âge.
Pour la première fois, cet ouvrage considère ensemble ces deux acceptions de l’inceste. La règle d’alliance et le crime y sont envisagés comme les deux facettes d’une réalité sociale changeante selon les contextes. Plutôt que de se concentrer sur l’occultation et le silence, ce livre porte sur les discours, les pratiques et les significations variables auxquelles l’inceste a donné lieu depuis que le christianisme médiéval en a formalisé l’interdit en Europe.
Quand et pour qui l’inceste est-il un péché, un crime, un viol, un trauma ? Comment, aujourd’hui, passe-t-on de sa suspicion à sa judiciarisation ? Comment en parle-t-on ? Que nous apprennent la clinique et l’expérience individuelle de la façon dont l’inceste est dit et intégré au cours d’une vie ?
À travers analyses, récits et témoignages, historien.nes, anthropologues, sociologues, spécialistes de littérature, artistes, clinicien. nes, psychanalystes, magistrat.es exposent les représentations, les pratiques et le traitement de l’inceste d’hier à aujourd’hui.
Postface d’Irène Théry
Anne-Emmanuelle Demartini est professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris 1-Panthéon. Elle a notamment publié Violette Nozière, la fleur du mal (Champ Vallon, 2017).
Julie Doyon est maîtresse de conférences en histoire moderne à l’université Lumière-Lyon 2. Elle a notamment publié L’Empire paternel. Familles, pouvoirs, transmissions (codir., Georg, 2021).
Léonore Le Caisne est anthropologue, directrice de recherche au CNRS. Elle a notamment publié : Un inceste ordinaire. Et pourtant tout le monde savait (Points, 2022).