Pour qui aime le chant lyrique, il est facile de définir ce qu'était une «diva» : il suffit de prononcer le nom de Maria Callas. Mais qu'en est-il aujourd'hui des chanteuses d'opéra, de ces artistes dont l'art est vraiment total ? Le mythe est sur toutes les lèvres, dans toutes les oreilles et dans tous les cœurs ; la réalité, elle, est plus mystérieuse.
Agnès Gerhards est une passionnée, mais une passionnée méthodique et opiniâtre. Pendant presque cinq années, elle a suivi à la trace, écouté, questionné celles qui tiennent de par le monde le rôle effrayant et magnifique de la diva. Aux plus anciennes (Régine Crespin, Christiane Eda-Pierre), aux étoiles montantes (Leontina Vaduva, Inva Mula), aux divas d'aujourd'hui (Cecilia Bartoli, Renée Fleming, Barbara Hendricks et bientôt Natalie Dessay) et aux monstres sacrés (Teresa Berganza, Edita Gruberova, entre autres), elle a demandé d'où naît le don, comment se construisent une voix et un art, comment se forment les carrières, se vivent les triomphes et les échecs.
Pour la première fois, des cantatrices de toutes nations et toutes spécialités débarrassent la diva de ses oripeaux et de ses clichés pour n'en garder que l'essentiel : l'artiste nue, toujours en danger.