L’essentiel de la réflexion de Stella Baruk sur les mathématiques est fondée sur une attention particulière donnée au sens et à la portée des mots. L’exercice inattendu qu’elle a proposé à des écrivains – choisir un mot de la langue mathématique, en livrer leur propre définition en s’autorisant toutes les libertés – n’est donc pas innocent. « Drôles, émouvants, revendicatifs, poétiques, ou cocasses, dit-elle, ces textes ont la grâce de l’oblique, l’étrange destin de l’impair, la poésie insoupçonnée du neutre, l’insolence têtue d’une borne ; Archimède est là, Pythagore aussi, en tenue de théorème … Tous ces mots, êtres vivants, je souhaite, si vous les rencontrez, qu’ils vous distraient, vous amusent ou vous touchent, comme ils l’ont fait pour moi. »
Langue maternelle ou littéraire et langue de savoir sont-elles amies ou ennemies ? C’est la question qui, en définitive, est posée par Stella Baruk et à laquelle chacun des auteurs a donné une réponse qui ne manque jamais de saveur.