De Clovis à Saint Louis, de Martin de Tours à Jeanne d’Arc, des temps mérovingiens à la guerre de Cent Ans, s’écoule un millénaire au cours duquel s’opère la lente christianisation de ce qui allait devenir la France. Elle s’observe dans la mise en place progressive du réseau des paroisses, d’abord urbaines, puis rurales, avec le clocher de leur église et les croix de leur cimetière. Elle s’observe aussi dans la foi des Français. Le contenu même de celle-ci se fixe peu à peu, de même que les exigences qui en découlent et le statut des clercs chargés de la transmettre et de la faire respecter. Des moines aux évêques et aux curés, des chevaliers aux marchands ou aux paysans, hommes ou femmes, chacun s’efforce de conformer sa vie aux divers modèles qui lui sont proposés pour assurer son salut. Le XIIIe siècle apparaît comme l’apogée de ce christianisme médiéval. Mais, avec les XIVe et XVe siècles, commence le temps des épreuves d’où sortiront les déchirements et les redéfinitions ultérieures.