En 1516, un concordat est signé entre le roi François Ier et le pape Léon X. Dès le début de la Révolution, ce concordat est remplacé par la constitution civile du clergé, adoptée unilatéralement en 1790 par l’Assemblée constituante. Entre ces deux dates, la France, « fille ainée de l’Église », est sous l’autorité du Roi Très Chrétien, officiellement catholique. Mais sous cette unanimité apparente, qu’en était-il de la foi effectivement vécue par les Français ? Du fait des guerres de Religion qui déchirent le pays dans la seconde moitié du XVIe siècle, les décisions réformatrices du concile de Trente (1545-1563) ne sont appliquées dans le royaume qu’avec un siècle de retard environ. C’est alors que se met en place un catholicisme méfiant à l’égard de Rome tout en lui restant fidèle et dans lequel un clergé de qualité, bien formé dans les séminaires, encadre étroitement la masse des fidèles et s’efforce de lui imposer une religion exigeante.