D'une certaine manière, il s'agit de la chronique d'un petit village provençal près de l'Île-sur-la-Sorgue, où l'auteur a vécu une dizaine d'années.
Humoresque? Oui. Humeur? humour? mauvaise humeur! Vingt-deux mouvements possibles, dans la logique de l'imaginaire.
Histoires sans fin... sans suite, se chevauchant, se télescopant, s'annulant. Récits tronqués, amours truquées, personnages traqués. Le tout ponctué d'incipit célèbres mais dévoyés, comme, par exemple:
«L'égoïsme est la chose du monde la mieux partagée..... «L'intelligence (n') est (pas) ma faiblesse»... «Un coup de pot toujours précédera la tuile».....
Ou bien de remarques en porte à faux : «Si j'étais mort avant la parution de ce bouquin, je ne m'en serais jamais remis.» A moins que vous ne préfériez: «Entre dilemme (ou bien... ou bien) et alternative (ou bien... ou mal), que choisir? Soit le retour à la foi de notre enfance - une reconversion -, soit le suicide... Nous n'avons opté pour aucune de ces deux solutions.»
Mais c'est aussi un journal d'exil, n'est-ce pas: «Ma mère depuis quelques jours au cimetière du village, dans une case du dépositoire (quel mot délicat!) - en attendant qu'une certaine société d'exploitation (sic) construise un caveau (de famille) sur l'emplacement - 7 m2 -de la concession perpétuelle (!!!) acquise en catastrophe... Fosse en béton pour quatre personnes. (On pourra jouer au bridge. Qui fera le mort? Une place pour moi? Compartiment fumeurs.) Monument bas en granit rose de la Clarté. Dalle rectangulaire en pente. Épitaphe : «Frappez avant d'entrer!»
Tous les personnages de ce roman (?), célébrités et autres inconnus, ont été, sont, seront parfaitement fictifs, à commencer, et pour finir, par le narrateur.
Maurice Roche