Icare & I don't, vaudeville métaphysique, se compose de trois pièces organiquement liées : Paul des Oiseaux, Le Chant du rien visible et Le Quadrige invectif.
Quatre personnages — avec pour accessoire suffisant une échelle, retournée en bolide spatial puis en automobile — reviennent dans chaque pièce avec des rôles différents mais analogues.
Paul des Oiseaux, qui reprend un synopsis abandonné d’Antonin Artaud, présente un dialogue sur la « perspective » entre les deux grands maîtres de la Renaissance, Paolo Uccello et Brunelleschi, et un jeune peintre contemporain, Antoniucci ; la seconde pièce raconte ou chante la course intersidérale de deux autres chercheurs d’absolu, Giotto et Bill Halley, qui chevauchent la sonde éponyme (Giotto) de l’Agence Spatiale Européenne à la rencontre de la comète de Haley ; dans la troisième les coureurs s’interpellent comme sur la route du Tour, Richard Mille dans sa Bugatti, Fausto Coppi sur son vélocipède, Pégase et sa jument Let’s go Darling — la course du quadrige du soleil contre le temps.
« De toute œuvre, assure l’auteur, il n’y a au fond qu’une chose à savoir : est-ce qu’elle est abyssale ou pétillante ? » Ces pièces — qui seraient à voir par dessous, en levant les yeux : ce sont des « drames contemplatifs » — réunissent deux types de personnages dramatiques, les icariens (qui chutent magnifiquement) et les dédaliens (qui réussissent le vol mais assistent à la chute). L’ambition de Icare & I don't ne serait rien moins que d’atteindre à un alliage très rare de poésie et d’humour, de légèreté et de profondeur. « En sorte que le théâtre, vu par dessous et s’il était drôle (allegro serioso), pourrait se faire renversant. »