La plus mystérieuse de nos actrices adore l’image. Elle aime se laisser photographier. Les plus grands photographes de notre époque se sont prêtés au jeu. À consulter l’album des photographies réalisées au fil des ans par Henri Cartier-Bresson, Boubat, Ronis, Doisneau, Koudelka, Lartigue, Bourdin et tant d’autres, on ne peut que continuer de s’interroger : quel secret se cache derrière cette énergie, cette force de caractère, cette volonté de suivre un destin ?
Chez Isabelle Huppert, l’énergie et la volonté se dissimulent parfois derrière une forme de mélancolie, d’opacité, de neutralité. C’est cette fêlure que les plus grands photographes ont su capter, saisir. Avec sa complicité. Il existe entre elle et eux un langage commun, un accord tacite, une forme de respect réciproque, implicite, fondé sur l’amour de l’image.
Avec des textes inédits de Elfriede Jelinek et Patrice Chéreau et la retranscription du texte de l’allocution que Susan Sontag avait prononcée en 2003 à l’occasion de la remise à Isabelle Huppert du Trophée des arts du French Institute de New York.