Sous le titre La Vraie Bataille d'Alger, le général Massu publiait en octobre 1971 une relation du conflit qui constitue en fait une tentative de justification de la torture, telle qu'elle fut pratiquée sous son commandement, dans l'Algérois, en 1956-1957. Comme beaucoup d'autres, militaires ou civils, responsables ou non du cours des choses en Algérie, Jules Roy, pied-noir, ami de Camus, ancien officier supérieur, auteur de La Vallée heureuse (prix Renaudot 1946) et du Métier des armes, guerrier, moraliste et romancier, a été révolté de ce plaidoyer qui ressuscite les horreurs de la guerre de conquête, les massacres collectifs commandés par Saint-Arnaud et Pélissier, et jette sur l'armée tout entière une ombre sinistre. Il dit son indignation avec une véhémence d'homme du soleil et l'éloquence d'un héraut d'armes du roi Jean.