Elle dérange, Nicole Notat. Ce n'est pas seulement son caractère, c'est sa fonction. Elle rejette vigoureusement l'image d'un syndicalisme frileux, un syndicalisme qui subit les mutations plutôt que de s'appuyer sur elles pour préparer l'avenir. Elle conteste le mirage de politiques tout-puissants, incapables de dénouer les crises sans le libre jeu des acteurs sociaux. Elle refuse la fatalité et la résignation, elle parle d'espoir. Le changement est toujours inquiétant. Mais c'est aussi une chance, si l'on ne laisse pas filer l'occasion. L'occasion de raviver l'emploi, de créer de la solidarité dans une société qui se fragmente, de profiter de la mondialisation pour susciter des libertés nouvelles, et ne pas se contenter d'échanger des marchandises. Sans tabou ni langue de bois, Nicole Notat dit sa vérité. De syndicaliste, de femme.