Pendant plusieurs décennies, l’État aura été, en France, l’acteur principal de la modernisation. C’est dans son giron ou sous son impulsion que se développa l’action des élites françaises. C’est à son service que se mobilisèrent- les énergies et que s’exprima une idéologie réformatrice. Cet âge d’or aura été marqué par d’éclatantes réussites en termes d’innovation mais aussi par des déconvenues cuisantes sur le terrain de la gestion industrielle et commerciale. Cette période est révolue. La nécessaire métamorphose de l’État commencée en réalité dès la fin des années 60, la redéfinition de ses tâches, la mise à jour de sa doctrine sont désormais au centre du débat politique. Un débat trop souvent polémique et superficiel.
Toute réflexion sur l’avenir de l’État moderne implique en réalité un examen critique du passé. Quels furent exactement les mérites et les défaillances de l’État bâtisseur ? Quelle leçon peut-on tirer de cette « exception française » ? En réponse à toutes ces questions, Ezra Suleiman et Guillaume Courty proposent une analyse en profondeur fondée, du TGV à l’Airbus en passant par les télécoms, sur quelques exemples révélateurs.