Pour la première fois, un travail scientifique, un travail de terrain, mené sur l'ensemble d'une académie, celle de Bordeaux (où l'immigration est pourtant plus faible que dans nombre d'autres), démontre qu'une sorte d'apartheid traverse notre école autant que la société française elle-même. Une part infime des collèges (10 %) scolarise plus de 40 % des élèves immigrés ou issus de l'immigration.
Comment cet apartheid scolaire est-il possible ? Quelle est la part de responsabilité des familles qui « évitent » les collèges perçus comme néfastes, pas seulement parce qu'ils hébergent une population socialement défavorisée, mais parce qu'on n'y est pas blanc ? Comment agissent et réagissent les acteurs de l'école : enseignants, chefs d'établissement, collectivités locales, Éducation nationale ? Quelles politiques scolaires sont mises en oeuvre pour remédier à ce fléau ?
Ce livre nous interroge tous. Ce qu'il met au jour ne constitue pas une dérive anecdotique ou l'effet pervers du consumérisme parental. Il nous questionne sur notre république, sur notre service public d'éducation, sur le lien social que nous entendons tisser ou défaire.