En affaires, est-il payant d’être honnête ? Peut-on le rester dans un marché où tous les coups semblent permis ? Et que faire si les partenaires en corruption appartiennent aux pouvoirs publics et si la justice est soumise à l’exécutif ? Etc.
Sur ces questions, vingt-cinq dirigeants d’entreprises françaises ont apporté leur témoignage et dix groupes internationaux (P&G, IBM, Control Data, Bongrain, Lafarge, ACCOR…) présentent leurs pratiques, d’où se dégagent quelques réponses claires.
Oui, il est payant d’être honnête et soucieux du bien commun ; c’est la base de la confiance (image externe et harmonie interne) ; c’est l’âme de l’entreprise et le ressort de son efficacité.
Mais ce n’est pas simple, car il faut concilier des exigences souvent contraires de performance et de légitimité. Coûteuse à court terme, l’éthique rapporte à moyen et long terme. Pour arrêter la dérive et redresser les pratiques actuelles, les entreprises doivent vouloir une éthique exemplaire, impliquant la contribution de tous les salariés ; viser aussi l’excellence compétitive dans laquelle l’éthique n’est guère soutenable ; et jouer la transparence. Les déviants doivent être poursuivis sans complaisance.
« Dans le Marché unique, chaque pays exportera-t-il ses meilleurs produits ou ses pires méthodes de corruption ? »