Loin des périples exotiques, Michael Krüger nous emmène cette fois dans notre bon vieux Sud-Ouest, à l’abri du tympan de Moissac, de l’armagnac et du foie gars. Oui, mais…cette apparente Bucolique dissimule des abîmes. Des abîmes de perplexité pour le peintre allemand qui a cru trouver ici et le calme et l’inspiration ; et pour nous aussi, lecteurs affolés par un tourbillon de mystères où les personnages apparaissent et se métamorphosent comme autant de fantômes entre les collines du Gers et les ruelles de Florence. Des abîmes dont le moindre n’est pas, tout simplement, l’Enfer : car Virgile a quitté les frais pâturages pour nous faire traverser les cercles brûlants de La Divine Comédie. Brûlants, très brûlants… mais cette « ardeur » n’est-elle pas le prix à payer pour qui veut être artiste ? L’ironie primesautière de Krüger n’est peut-être pas son dernier mot.