L’ordre du jour est un journal, tenu méthodiquement sur une année entière, du 1er janvier au 31 décembre. Une année à la fois imaginaire et synthétique. Ce qui s’y passe, le désordre d’une vie, l’intensité des jours, s’y donne à travers un principe strict de composition.
Parce que L’ordre du jour est aussi une traversée de la bibliothèque. Le livre est construit à partir d’un immense corpus de phrases portant date, extraites de journaux, poèmes, lettres, d’auteurs multiples, écrites précisément le jour où elles sont réutilisées (le texte du 1er janvier est entièrement écrit à partir de phrases écrites un 1er janvier, et ainsi de suite).
Mais de ce corpus hétéroclite et foisonnant n’est repris que ce qui coïncide étonnamment avec la vie de l’auteur. Le lecteur fait alors l’expérience d’une « étrangeté » de l’autobiographie. Traversé par les éléments, les rêves, les paysages, les voyages, les rencontres, L’ordre du jour est la saisie d’une vie en éclats, qui s’y dit, au jour le jour, par les mots des autres de tous temps. De la méthode surgit alors une vérité inattendue.