Ce volume, où sont repris douze séminaires donnés en 1983-1984 par Cornelius Castoriadis à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, est pour l’essentiel consacré à la naissance, à la nature et au fonctionnement de la démocratie athénienne, et plus particulièrement à ce phénomène singulier que fut la démocratie directe telle que la pratiquèrent les Athéniens. Comment ils surent mettre en question l’idée qu’il puisse y avoir une expertise particulière quant aux affaires de la cité ; les institutions qu’ils créèrent, et surtout la tragédie, pour imposer des limites à la démocratie ; les fins de cette société, telles qu’elles apparaissent dans l’« Oraison funèbre » prononcée par Périclès chez Thucydide. Avec, en filigrane, une discussion d’auteurs anciens (Sophocle, Hérodote, Platon, Aristote) ou modernes (Rousseau, Arendt). On y verra à quel point reste actuelle la question de la participation de tous aux affaires communes : celle de la démocratie.
Cornelius Castoriadis (1922-1997) s’installa en France en 1945, après des études de philosophie, d’économie et de droit à Athènes. Cofondateur du groupe et de la revue Socialisme ou Barbarie (1949-1965), économiste à l’OCDE (1948-1970), directeur d’études à l’EHESS (1980-1995), psychanalyste (1973-1997), il a publié au Seuil L’Institution imaginaire de la société (1975) et six volumes (dont un posthume) des Carrefours du labyrinthe (1979-1999), ainsi que les recueils Une société à la dérive (2005) et Fenêtre sur le chaos (2007). Ses séminaires de l’EHESS sont en cours de publication au Seuil : Sur Le Politique de Platon (1999), Sujet et vérité dans le monde social-historique (2002), Ce qui fait la Grèce, 1. D’Homère à Héraclite (2004).