Sebastian Roché, sociologue, est devenu notre meilleur spécialiste du sentiment d'insécurité et de l'incivilité régnante. Depuis des années, il combat les idées préconçues et les polémiques partisanes pour examiner les faits. 50 à 80 % des délits sont commis par 5 % des délinquants. Et 5 % seulement de ces mêmes délits sont traités par la justice. Voilà ce qu'il faut regarder en face. Ni la droite ni la gauche ne le font vraiment. Sebastian Roché nous propose ici un livre sans précédent. Non seulement il a eu accès aux archives et données concernant la délinquance des jeunes mais il a recueilli, méthodiquement, le témoignage de ces derniers.
Il nous explique pourquoi la délinquance est devenue facile et précoce, et comment cette facilité nourrit l'idée - fausse - d'une violence légitime. Il nous montre que cette délinquance n'est nullement l'apanage des adolescents défavorisés : la frustration scolaire, par exemple, est un facteur de risque plus significatif que l'origine sociale. Il établit une corrélation enfin transparente entre l'évolution de la structure familiale et celle de la délinquance. L'auteur est un solide adversaire du politiquement correct. S'il constate une «surdélinquance» des jeunes d'origine étrangère, il soutient en même temps que la délinquance n'est pas une lutte sociale. La facilité de commettre des délits est un obstacle, dit-il, au souci de combattre collectivement l'injustice.