Un spectre, dit-on, ne hante plus l’Europe : le spectre du socialisme. Vaincus par l’évidence, les faux prophètes de la justice sociale seraient rentrés dans le rang. Le socialisme serait bien mort, tué par l’insigne réussite de son adversaire, le capitalisme. Il serait temps de passer à autre chose.
Eh bien, non !
Non, la gauche peut revenir, mais transformée. Comment ? C’est notre sujet.
Ici, le lecteur a comme un mouvement d’incrédulité. Quoi ? Ces rejetés du suffrage universel pourraient encore encombrer le paysage et retrouver un semblant d’audience ? Au sortir d’une défaite historique, le socialisme pourrait encore, increvable spectre, hanter la scène moderne ?
Ce livre va résolument à contre-courant. Et pourtant… Le couplet sur la mort du socialisme, apparence si convaincant et si logique, ne résiste pas à l’examen. Bien au contraire, si l’on fait le vrai bilan du mitterrandisme, si l’on comprend les bouleversements qui ont une nouvelle fois transformé le capitalisme, on s’apercevra que la gauche, grâce à ses valeurs, grâce à son héritage historique, est toujours capable d’incarner la modernité. En voici, en peu de mots, la démonstration.