1989. Avec la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'empire communiste, les anciens apparachiks sont chassés du pouvoir qu'ils occupaient depuis des décennies. La page semble tournée.
Aujourd'hui, partout en Europe centrale, les «ex» ont repris les rênes du pouvoir politique ou économique. Ils ont réussi leur reconversion : capitalistes prospères, responsables politiques, ils assument d'autant plus facilement le passé et l'ancien régime qu'ils revendiquent des droits d'auteur sur sa disparition.
Georges Mink et Jean-Charles Szurek, sociologues et spécialistes du communisme, ont enquêté à travers l'Europe centrale pendant plusieurs années (1990-1998). L'analyse de dizaines d'entretiens menés en Pologne, ex-Tchécoslovaquie et Hongrie, avec des ex-nomenklaturistes aujourd'hui entrepreneurs, et les principaux leaders des partis communistes aujourd'hui présidents, Premiers ministres, ministres, députés, hauts fonctionnaires internationaux, leur a permis de percer le mystère de la «victoire des vaincus». De cette investigation en profondeur, émerge une explication originale, un regard neuf sur 1989 et sur les communistes de l'après-communisme.