« Je commencerai par une confession. Je ne suis pas informaticien, ni technologue. Je ne suis pas non plus juriste, spécialisé dans la propriété intellectuelle et les subtilités du copyright. Je me considère comme un numéricien par accident, un simple utilisateur d’ordinateur qui a suivi les changements de l’environnement numérique au cours des vingt dernières années. » C’est sur ces mots que s’ouvre le livre de Milad Doueihi qui initie ses lecteurs à La Grande Conversion numérique.
Avec déjà un milliard d’usagers, le numérique a une histoire qui se fabrique au jour le jour. Puissance globale qui a métamorphosé tous les systèmes de communication, le numérique fragilise les spécificités nationales et locales, suscitant de nouvelles réalités en politique, dans les media comme en économie.
Ce livre propose des éclairages précis sur la façon dont une technologie, essentiellement collective, modifie radicalement la vie de chacun, le lien social même, mobilisant nos repères les plus tangibles : écriture et lecture, identité, présence, propriété, archive et mémoire.
Qu’en sera-t-il du savoir historique, de nos bibliothèques, et comment assurer désormais la permanence de nos archives, leur intégrité ?
Ni utopie ni fausse prophétie, le numérique est la vulgate moderne. Avec ses faiblesses, ses aveuglements, ses richesses et ses promesses, le numérique est une culture pour tous.
Historien de l’Occident moderne, Milad Doueihi est Fellow à l’université de Glasgow. Il a publié au Seuil, dans la même collection, Une histoire perverse du cœur humain (1996) et Le Paradis terrestre. Mythes et philosophies (2006).
Traduit de l’anglais par Paul Chemla