A l’aube de notre civilisation, on trouve une grande déesse préhistorique, Mère des dieux et des hommes. Psychanalystes, anthropologues et féministes se sont passionnés pour cette figure de mère archaïque, à l’origine des théories d’un matriarcat universel. Mais où se trouve donc, dans la documentation historique, la Mère des dieux ? S’agit-il d’une Déméter sauvage ou de Cybèle entourée de son cortège de prêtres eunuques ? Et la Vierge Marie est-elle l’héritière monothéiste de ces cultes polythéistes qui sont nés au confluent du vieil orient, de l’Anatolie et de la Grèce archaïque avant de se retrouver à Rome ?
S’appuyant sur une documentation riche et cohérente, qui va du IIe millénaire au IVe siècle de l’ère chrétienne, Philippe Borgeaud s’inscrit résolument dans une démarche historique. Montrant l’inanité des théories qui ont, depuis plus d’un siècle, créé une nébuleuse universelle emprisonnant la figure de la déesse archaïque, l’auteur restitue la Mère des dieuxà sa pluralité archéologique.
Entre richesse symbolique et rigueur historique, Borgeaud invite à repenser la complexité de la figure maternelle dans les sociétés anciennes aux origines de la chrétienté.