- Je suis depuis longtemps agacé par le ressassement de notre Bible laïque, la «Déclaration des droits de l'homme», qui à présent s'est décorée d'un «universelle» de plus. Car jamais on ne définit vraiment la notion de «droits», jamais on ne dit - du moins maintenant - à quel homme, quel humain elle s'applique. La première au moins spécifiait «Déclaration des droits de l'homme et du citoyen». Donc seuls les «citoyens», les gens de l'êthos, du site où ils s'enracinent, jouissaient de ces droits. La «Déclaration universelle», en revanche, ne parle pas du statut des personnes concernées.
- En somme, ton livre cherchera «quels droits pour quels hommes» ?
- Il n'aura pas tant de prétention, mais c'est bien la direction de ma quête. Au cours des siècles, les pays et les régimes changent, ils sont divers ; l'êthos, le site où vivent les hommes, varie, et le statut des humains aussi change selon les régimes et les croyances. Les mots, d'ailleurs, le révèlent. À condition de les prendre par leur peau, de les prendre par ce qui les isole et en fait des signes reconnaissables, différents des bruits et des chants d'oiseaux.