Ce livre part d’un paradoxe : il y a des analogies entre le discours de Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face (Thérèse de Lisieux) et celui du patient en psychanalyse. Pourtant, cette « patiente » anorexique ou mélancolique d’un hypothétique psychanalyste a été proclamée « docteur de l’Église » catholique en 1997, centenaire de sa mort. Alors, docteur ou malade ?
Dans ce petit livre, Denis Vasse ne nous parle pas de Thérèse de l’extérieur, avec un discours qui nous exclurait de son expérience spirituelle à elle (ou à lui…). Thérèse évoque l’amour de Dieu avec des mots déconcertants de « petite fille ». Ce n’est pourtant pas une histoire de midinette. Car il est question de notre humanité : nous sommes appelés à devenir « homme » au cœur de nos maladies, de nos symptômes, de nos ambivalences. En parlant de l’humanité de Thérèse, il parle de nous, de chacun de nous. A travers des rapports familiaux totalement névrotiques s’est révélée, en Thérèse, la transcendance du désir, du désir de Dieu. C’est pourquoi, en elle, à travers elle, « ça » ne parle pas uniquement d’une autre, mais d’un Autre en nous.
N’est-ce pas « ça » aussi, qui explique le succès persistant, aujourd’hui, des écrits de Thérèse auprès d’un large public ?
Denis Vasse, psychanalyste, est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Le Temps du désir (1969 et 1997), Le Poids du réel, la Souffrance (1983 et 2008), La Vie et les vivants (2001), La Grande Menace. La psychanalyse et l’enfant (2004), Né de l’homme et de la femme, l’enfant. Chronique d’une structure Dolto (2006), L'Homme et l'Argent (2008), tous publiés aux Éditions du Seuil.
Nouvelle édition