L'époque qui s'ouvre avec le 11 septembre pourrait combiner la brutalité et le primat de la puissance, qui caractérisaient la guerre froide, avec la fluidité, les incertitudes et les ambiguïtés de l'après-guerre froide. Des trois combinaisons historiques, celle de la division et de la dissuasion (guerre froide), celle de la guerre civile et de l'intervention internationale (les années 1990), celle de la terreur et de l'empire (l'après-11 septembre 2001), la dernière est sans doute la plus instable et, peut-être, la plus dangereuse.
Le précédent tome de La Violence et la Paix retraçait le basculement du monde bipolaire dans l'ère de l'après-guerre froide. La Terreur et l'Empire prolonge cette réflexion et donne la mesure des mutations actuelles en proposant un double éclairage. Le premier revient sur la scène tragique des évènements et les logiques de ses acteurs (sociétés, États, systèmes inter- ou supranationaux). Le second introduit le lecteur dans les débats intellectuels contemporains (de Fukuyama à Kagan) et dans un dialogue avec les grands philosophes (de Thucydide à Nietzsche en passant par Hobbes et Kant). Ce double éclairage permet de comprendre le glissement de la «dialectique du bourgeois et du barbare» vers une véritable «géopolitique des passions».