A peine son père a-t-il été pendu haut et court que le jeune garçon est chassé de son village, trahi par le maître d’école et traqué par les bonnes gens. Il entame sa propédeutique du mal à l’école d’un homme des bois qui l’initie au braconnage, aux rapines et aux détroussages furtifs sur les chemins qui traversent une sombre forêt boréale. L’initiation se poursuit sur le mode macabre et métaphysique dans les catacombes d’un monastère où le novice à la tâche d’édifier un vaste monument funèbre en agençant crânes et ossements. Il est alors promu émissaire d’un Dieu vengeur et s’en va plein sud. Le vrai baptême du sang se fera au passage de la ligne, dans l’eau rougie, lors d’un massacre de léviathans. Commence alors, par les pleines arides et les gorges hérissées d’aloès, l’inexorable descente du cavalier sur son cheval blême, vers l’envers du monde où le mal triomphe dans l’avilissement et le carnage.
Le Cavalier est une allégorie foisonnante, poétique et sombre qui allie subtilement mythe, réalisme magique et faits historiques pour nous raconter la conquête et la colonisation de l’Afrique du Sud.
Les aventures du protagoniste, sur fond d’Apocalypse, la mission dont il s’acquitte inexorablement, dans une débauche d’images où se retrouvent Boccace, Dante, Bosch et Melville, sont une interrogation sur le mal, la violence et le vice qui convulsent le Sud… et le reste du monde.