Paru le 07/03/1997

La tension qui existe entre le corps physique du pape et sa très haute fonction religieuse fait l’objet, dès le milieu du XIe siècle, d’attentions neuves et multiples, dont témoignent le discours, le rituel, l’iconographie. A. Paravicini Bagliani a étudié dans ce livre les dispositifs complexes qui se mettent en place durant tout le Moyen Age pour souligner cette opposition entre le corps mortel et l’institution immortelle. Une partie de ces dispositifs reste en place jusqu’à nos jours.

Lors de la mort du pape, en particulier, les thèmes du caduc et du transitoire sont élaborés de manière plus radicale. Avec la nudité marquée du pape défunt, on souligne que « même le pape meurt », alors que l’Église est éternelle. Pour arrêter les saccages habituels des Romains dans la maison pontificale, on fut amené à distinguer plus nettement entre le domaine privé du pape et l’institution papale. Pour marquer à l’inverse le pouvoir spirituel, le rituel incorpore toutes sortes d’éléments nouveaux de purification symbolique. Simultanément, l’intérêt croît pour le corps physique vivant du pape : papes et cardinaux montrent un vif intérêt pour la médecine et les sciences de la nature, avec l’espoir qu’une possible prolongation de la vie, qui limiterait le caractère caduc et transitoire de la vie terrestre du pontife.

« Comme le démontre dans ce livre magnifique A. Paravicini Bagliani, la cour pontificale a été incontestablement le lieu d’Europe où l’on fit les efforts les plus vifs pour remédier à la faiblesse du corps et prolonger la vie. »

Georges Duby

Sciences humaines
Divers
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Format : Broché
Pages : 400
EAN : 9782020258838 33.50 € TTC