« Du milieu de la tempête qui me déracine, me dépossède de mon identité, je veux parfois revenir à l’origine – à mon origine. Une pente invincible me fait glisser, descendre (je coule) vers mon enfance. Mais la force qui produit ce souvenir est ambiguë : d’une part, je cherche à m’apaiser par la représentation d’un temps adamique, antérieur à tout souci d’amour, à toute inquiétude génitale, et cependant empli de sensualité ; par le souvenir, je joue ce temps contre le temps du Souci amoureux ; mais aussi, je sais bien que l’enfance et l’amour sont de même étoffe : l’amour comblé n’est jamais que le paradis dont l’enfance m’a donné l’idée fixe. »
R. B.
Avant-propos d'Éric Marty
Présentation et édition de Claude Coste