La contradiction paraît évidente entre le devoir d’obéissance aux lois, dans un système juridique donné, et le droit éventuel de désobéir à ces mêmes lois. Le juriste s’interroge : à partir de quel degré d’iniquité y a-t-il un « droit de résistance à l’oppression »? Et ce droit, serait-il alors « un droit contre le droit » qui autoriserait, par exemple, un devoir de résistance du fonctionnaire ? Y a-t-il un principe juridique, d’ordre constitutionnel, qui peut garantir le droit et le devoir de dire non à l’arbitraire, à la violence tyrannique, à l’oppression? Y aurait-il une légalité de l’insoumission?
Partant du droit de s’opposer à la tyrannie, depuis le Moyen Âge jusqu’à la Résistance (1940-45), les auteurs de ce volume, historiens, philosophes et juristes, font l’histoire de ce « droit de résistance à l’oppression », qui se trouve inscrit dans l’Article 2 de la Déclaration de 1789, repris en tête de la Constitution de 1791.
D’une manière générale, la doctrine juridique considère que le «droit de résistance à l’oppression» relève du théorique ou d’une vision politique. Les problèmes soulevés par ce volume gravitent autour d’un ensemble de questions qui se veulent pratiques. Notamment celle-ci : peut-on penser que dans l’avenir le droit positif sera capable non seulement de lire l’article 2 de la Déclaration de 1789, qui garantit « le droit de résistance à l’oppression », mais d’en tirer les conséquences juridiques ?
M. O.