Une société libérale ne cherche pas à imposer une forme de vie unique, mais à laisser ses citoyens aussi libres que possible de choisir leurs propres buts et leurs propres finalités. Elle doit donc être gouvernée par des principes de justice qui ne présupposent aucune conception particulière de la vie bonne. Est-il réellement possible de trouver des principes de ce genre ? Et, s’il s’avère que c’est impossible, quelles en sont les conséquences pour la justice en tant qu’idéal moral et politique ?
Telles sont les questions abordées par Michael Sandel dans cette critique pénétrante du libéralisme contemporain. Il situe le libéralisme moderne dans la tradition kantienne et concentre son attention sur la version la plus influente – l’ouvrage majeur de John Rawls, Théorie de la justice – qui en ait été donnée récemment. Dans ce qui demeure à ce jour la critique la plus incisive de la théorie rawlsienne de la justice, Sandel fait remonter les insuffisances de la théorie libérale à la théorie de la personne qui la fonde, et il plaide pour l’attribution à la communauté d’un sens plus profond que ce que permet le libéralisme.
Cette traduction française se fonde sur la seconde édition de l’ouvrage de Sandel, pour laquelle celui-ci a rédigé une préface répondant aux critiques formulées contre la première version du livre, ainsi qu’un chapitre de conclusion qui prend en considération les travaux de Rawls les plus récents.