Débordant largement les limites des XVIIIe et XIXe siècles parisiens, Philippe Perrot débusque les métamorphoses de la dépense somptuaire, des fastes partagés du Moyen Age aux pompes circonscrites du Roi-Soleil, de l’apparat égalitaire et fraternitaire à l’extravagance des gandins et des dandies, des discrétions distinguées aux prétentions parvenues, de la dissipation des trésors à l’accumulation vertueuse, des signes extérieurs de richesse à la richesse des intérieurs, des hôtels particuliers aux « grands hôtels » cosmopolites, des monuments publics aux gares PLM, des délices du confort au luxe en toc et ors à crédit.
Plus que des usages, ce sont des manières d’être et d’avoir, lourdes de « raisons », de restrictions, d’incitations, d’interdits, mais aussi d’implications éthiques et esthétiques.
A travers l’histoire des mœurs, des goûts, des styles de vie, des règles économiques, des arts et des techniques, se dessinent les rapports fondamentaux entre hiérarchie et égalité, rareté et abondance, manque et jouissance propres à cette époque qui va de la théâtralité nobiliaire à l’ambiguïté des appétits bourgeois tiraillés entre désir de paraître et devoir d’épargner.