On peut être maire d’un village isolé et souhaiter faire profiter ses concitoyens du progrès en matière de communication. Pour ce, il suffit d’un peu de bon sens… Marcel Cognard, maire de Saint-Giroinx est persuadé que, du bon sens, il en possède à revendre. Quant à la question : « pourquoi faire ? », il ne se la pose pas, préférant laisser ça à Eugène, qui vote toujours contre toutes les décisions permettant de faire entrer Saint-Giroinx dans l’ère moderne. Donc, d’imprimerie en radio locale, de télévision en sondage, d’enquête d’opinion en compétition planétaire médiatisée, toutes les tentatives, des plus modestes aux plus coûteuses, des plus innocentes aux plus douteuses, sont lancées. Dire que les résultats sont inégaux n’est pas exagéré. Mais, pendant ce temps, indifférent à ces arrivées successives de claviers, de micros, de caméras, de satellite géostationnaire et de médiateurs en tout genre, Jeannot, le simple, celui qui a fait voler des cerfs-volants, s’emploie à l’aide de pigeons voyageurs à retrouver Anna, entrevue un jour, par hasard, au bord du talus de l’autoroute et qui, depuis, ne quitte plus sa mémoire.
Pour nous raconter cette fable sur la modernité obligatoire, Pierre Christin, mêlant satire sociale et tendresse pour les protagonistes, n’oublie pas de nous amuser afin de meiux nous instruire sur cet engouement immodéré pour la surabondance technique dont les effets peuvent se révéler, pervers, saugrenus… et même bienfaisants à l’occasion.
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