Devient-on dirigeant par chance, par hasard ou par naissance, ou est-ce le résultat d’un calcul longuement médité ? La tradition stratégique qui commence avec l’Art de la guerre du stratège chinois Sun Zi, écrit il y a vingt-cinq siècles, penche pour la seconde hypothèse. Si tel est le cas, on peut retracer les étapes de ce calcul qui ont permis à la fois de conquérir et de conserver le pouvoir. Il existerait donc des outils intellectuels mobilisés par les individus de pouvoir pour exercer pleinement leur autorité. Ces outils peuvent-ils être rangés dans un savoir stratégique et, à ce titre, être enseignés ? C’est la question à laquelle Le Miroir des princes tente de répondre. Cinquante personnes, dont Michèle Alliot-Marie, Gilberte Beaux, François Léotard, Jean-René Fourtou, François Bayrou, Jérôme Monod, François Dalle, le père Henri Madelin, l’amiral Jacques Lanxade, le procureur Pierre Truche – pour ne citer qu’eux –, ont été interrogées après avoir lu le livre de Sun Zi. Ces personnalités ont révélé leur relation avec le pouvoir et la stratégie dans son intimité (ambition, colère, vengeance, peur et jalousie…). Les réponses données conduisent à nous interroger alors sur l’existence d’une culture stratégique pouvant être à la fois un guide pour l’action, une grille de lecture pour analyser la conduite des élites qui nous gouvernent et un moyen pour redonner un sens à la responsabilité du citoyen.
Le Miroir des princes incite le lecteur à regarder le pouvoir en face, tel qu’il est, avec ses règle set ses contraintes.