Pour Nicholas Kraven, quadragénaire britannique qui enseigne la littérature anglaise à la faculté de Mosholu dans le Bronx, la vie est belle : un travail peu astreignant avec des étudiants somnolents et des étudiantes aguicheuses, une liaison avec une voisine débordante d’imagination ; à part quelques menues corvées académiques et ce vieil étudiant bien décidé à prouver que Merlin était juif.
Et voilà qu’en un instant tout se gâte. La maîtresse plaquée par son mari menace d’émigrer chez Nicholas. La théorie sur la judéité de merlin, qu’il s’est appropriée, lui vaut des insultes pour plagiat. Pire encore : il est démasqué comme imposteur.
Car, élevé à Londres dans une famille d’immigrés juifs autrichiens, Nicko n’a jamais pu s’offrir d’études. Quand son répugnant cousin Marko, qu’il a aidé à passer son bac et dont il rédigé sa thèse, est mort juste avant de s’embarquer pour les Etats-Unis, Nicko a usurpé son poste et son nom. Oh si peu : Nicholas Markus au lieu de Markus Nicholas !
Alors Nicko s’enfuit à Londres, puis à Harrogate où, enfant, il fut évacué, seulement pour découvrir qu’on n’échappe pas à ses démons intimes ni à son passé.
Ainsi ce roman qui avait débuté comme une comédie insolente et espiègle s’achève en méditation subtile et émouvante sur l’identité et la responsabilité.