La révocation de l’édit de Nantes en 1685 n’épargne pas la petite communauté calviniste des Vaudois, aux confins du Dauphiné et du Piémont, convertis de force sinon massacrés ou condamnés à l’exil en Suisse. Sur la route de Genève, Myriam, Une vaudoise de quinze ans, est enlevée par le syndic de Savine, un bourg de haute montagne.
Le curé Martin parvient à catholiser la petite hérétique qui accepte l’un après l’autre les sacrements des papistes. Devenue Marie, elle se croit admise enfin dans le milieu clos de Savine. Mais sa présence y jette au contraire le désarroi. N’est-elle pas une fausse convertie ? Serait-elle sorcière ? Que dire de son intelligence ? D’où lui vient sa force de caractère ? Et sa beauté ? Dans ce monde d’une sauvage magnificence, oppressé par la montagne et faussement assoupi, haine, jalousie, convoitise, amour rôdent autour de Marie, sous le regard énigmatique de Morone, un Piémontais réfugié à Savine en qui elle devine obscurément un protecteur.
Août 1689. Stupeur dans toute l’Europe : mille Vaudois en armes s’évadent de Suisse et franchissent les Alpes en dix jours pour retourner en Piémont. Au cours de cette Glorieuse Rentrée, l’armée passe par Savine et tente délivrer la prisonnière. Marie ne leur sera pas rendue. Elle tentera donc de regagner sa patrie avec le seul secours de Morone. Et c’est la paradis qu’elle découvrira en franchissant le dernier col.