Philippe Ariès, célèbre « historien du dimanche », était aussi un journaliste du jeudi. De 1955 à 1966, il a participé à l’aventure de La Nation française, hebdomadaire qui regroupait derrière Pierre Boutang quelques héritiers de L’Action française.
Ariès y tient une chronique du temps présent qui détonne au cœur des articles politiques du journal. Il se fait le sociologue, l’anthropologue, le peintre de la société où il vit, parlant des mœurs, des mentalités, de la littérature, de la religion, des rites, des coutumes, de la vie quotidienne… Jusqu’au jour où la guerre d’Algérie devient une guerre civile – dans laquelle Ariès ne veut pas manquer au devoir de solidarité. Mais il ne peut empêcher la sécession, qui voit les jusqu’auboutistes quitter La Nation française pour fonder un autre journal.
Un auteur anticonformiste d’une chronique qui ne l’est pas moins.