« Quand la gamine partait de son rire cristallin, les yeux scintillants, à la fin d'un récit, ça lui faisait du bien, à Anselme. C'étaient des compresses de joie, un cataplasme de bonheur sur son propre désespoir.
Il coupait toujours au moment du départ au front. “Et puis, on a été mobilisés et on est partis.” Voilà le plus loin où il allait. Il respirait un grand coup. Les mots ne venaient plus. Source tarie. Le silence reprenait ses droits dans la salle, tout épais, tout visqueux. Jeanne butait ainsi chaque fois aux portes du malheur. »
La gamine, c’est Jeanne Bonheur : une jeune fille intrépide qui n’accepte pas le mystère entourant la mort de son père Léonce, disparu pendant la Grande Guerre. Vingt ans après, avec Anse...