Quel est ce bizarre personnage qui gesticule sur la piazza del Popolo, qui parcourt Rome à toute allure ou s'enferme pour écrire, dessiner, discutailler à perte de vue avec des étrangers farfelus ? N'aurait-il pas quelque chose à cacher ? Ne serait-il pas là pour se livrer incognito à de sombres manœuvres ?
Ce prétendu peintre allemand, qui se présente comme Filippo Miller, n'est autre que Goethe, qui passe quelques mois en Italie, entre 1786 et 1787. L'histoire littéraire nous dit que c'est là une période cruciale qui va changer sa vie, sa vision du monde, et d'où sortiront quelques-unes de ses plus grandes œuvres, auxquelles il travaille à Rome même. Mais on peut voir les choses sous un autre angle, et Hanns-Josef Ortheil fait de cette expérience un roman policier où, dans cette sorte de carnaval romain aux mille couleurs, se mêlent allègrement les portefaix, les espions, les sbires du pape, les éminences grises, les diplomates et les artisans de tout poil. Mais qui est donc ce Goethe ?