Dans ces huit nouvelles fantastiques, il n’y a ni fantôme, ni monstres, ni apparitions surnaturelles propres à terroriser le lecteur et à bouleverser l’ordre naturel des choses.
Le frisson est beaucoup plus subtil et donc autrement plus étrange et plus inquiétant. Car le fantastique est là, partout, mêlé à notre quotidien, tapi dans la cour d’une école, au détour d’une rue, entre les pages d’un livre, derrière la porte d’un café. Il est en chacun de nous pour peu que l’on accepte de voir, par les fissures minuscules de la réalité, une autre réalité, qui a elle aussi son ordre et ses lois. Passer dans le monde de l’invisible, entrer dans un village qui n’existe pas, assister au pouvoir destructeur d’une horloge, se laisser habiter par un autre, tels sont les jeux magiques auxquels nous convie Cristina Fernández Cubas.
Le lecteur reconnaitra dans ce livre des thèmes chers à Borges et à Cortazar, ces « états de passage » grâce auxquels, tremblants de peur et de plaisir, nous franchissons l’eau des miroirs.